Assurer la Confiance et la Conformité : l’urgence des Background Checks Périodiques dans la Finance et l’Assurance Suisse

Dans un secteur financier et d’assurances en perpétuelle évolution, la confiance des clients et des partenaires repose largement sur la capacité des entreprises à maîtriser les risques liés à leurs collaborateurs. Si la vérification des antécédents (background check) est désormais une étape incontournable lors du recrutement, s’en tenir à un contrôle ponctuel ne suffit plus. Un programme de screening régulier s’impose pour sécuriser durablement les opérations, garantir la conformité aux exigences suisses et européennes, et apporter un véritable soutien aux équipes des Ressources Humaines.

 

Conformité réglementaire

Le cadre législatif suisse et européen impose aux établissements financiers et aux compagnies d’assurance des obligations strictes en matière de diligence raisonnable. En Suisse, la Loi fédérale sur la protection des données (LPD) encadre le traitement des informations personnelles, y compris celles recueillies lors des background checks. De même, la Loi sur les services financiers (LSFin) et la Loi sur les infrastructures des marchés financiers (LIMF) exigent des procédures rigoureuses pour prévenir les conflits d’intérêts et garantir l’intégrité des transactions. Côté européen, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) impose un consentement explicite et une gestion sécurisée des données sensibles, tandis que la directive Solvabilité II oblige les assureurs à maintenir une gouvernance proactive et transparente. En actualisant périodiquement les contrôles d’antécédents, une institution s’assure non seulement de respecter ces normes en continu, mais aussi de pouvoir répondre rapidement aux audits des autorités de surveillance.

 

Sécurité opérationnelle et prévention des fraudes

Au-delà du volet purement réglementaire, les background checks récurrents jouent un rôle clé dans la prévention des fraudes internes. En vérifiant régulièrement l’évolution de la situation personnelle et professionnelle des employés — qu’il s’agisse d’appels en justice, de situations de surendettement ou d’antécédents disciplinaires — l’entreprise identifie plus tôt les comportements à risque susceptibles de conduire à des détournements de fonds ou à des abus du système d’information. Cette vigilance permet d’intervenir avant que de graves préjudices financiers ne soient constatés, limitant ainsi les pertes et renforçant la robustesse des contrôles internes. Ce d’autant que là également, des directives européennes l’exige (DORA par exemple).

 

Bénéfices pour les Ressources Humaines

Pour les équipes RH, instaurer un rythme de vérification périodique offre plusieurs avantages stratégiques. D’abord, cela contribue à maintenir un haut niveau d’intégrité et de professionnalisme au sein des effectifs : les collaborateurs évoluent dans un environnement où l’exigence d’éthique est tangible au quotidien. Ensuite, en réduisant le risque de « mauvaises embauches » — qu’il s’agisse de problèmes de compétence ou de comportement — l’entreprise minimise les coûts indirects associés au turnover, à la formation et à l’encadrement. Enfin, lors des promotions ou des changements de poste interne, disposer d’une vérification récente garantit que chaque employé accédant à des responsabilités accrues demeure un gage de confiance, sans surprise désagréable pour la direction.

 

Protection de la réputation et des finances

La réputation d’un établissement financier ou d’une compagnie d’assurance repose sur la confiance que lui accordent clients, investisseurs et régulateurs. Un manquement dans le processus de vérification peut entraîner des scandales médiatiques, des amendes élevées — la FINMA n’hésitant pas à sanctionner lourdement les manquements à la diligence — et une perte durable de confiance. Par ailleurs, selon le Global Economic Crime and Fraud Survey 2024 de PwC, la fraude interne coûte en moyenne 5 % du chiffre d’affaires annuel aux institutions financières. En comparant ces coûts potentiels aux investissements modestes nécessaires pour un screening régulier, il apparaît clairement que la prévention est largement plus rentable que la gestion de crise.

 

Renforcement de l’intégrité et de la culture d’entreprise

Un dispositif de vérification d’antécédents renouvelé à intervalles réguliers s’inscrit parfaitement dans une démarche « tone at the top », où la direction démontre son engagement constant en faveur de la conformité et de l’éthique. Cette politique contribue à diffuser une culture d’entreprise fondée sur la transparence : chaque collaborateur comprend que l’intégrité n’est pas un simple slogan, mais un principe opérationnel mis en œuvre à tous les niveaux. Par extension, cela renforce la responsabilité sociale de l’organisation, notamment en matière de lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la corruption.

 

Conclusion

Instaurer des background checks périodiques ne se limite pas à cocher une case lors du recrutement : c’est un levier stratégique pour le secteur financier et assurantiel en Suisse. En garantissant une conformité continue aux lois nationales (LPD, LSFin) et européennes (RGPD, DORA), en prévenant efficacement les fraudes internes, en soutenant les équipes RH et en préservant la réputation et la solidité financière de l’entreprise, ce dispositif se révèle indispensable. Pour être pleinement efficace, il peut être mis en œuvre selon une fréquence adaptée (annuelle, tous les 3 ans ou en fonction d’événements déclencheurs), renforçant ainsi la résilience et la pérennité des organisations face aux défis réglementaires et opérationnels de demain.